Eurobaromètre : les Européens et les défis urbains

Edited on 15/10/2025

Logement, services publics, mobilités, participation locale : des défis urbains locaux qui se retrouvent à travers toute l’Europe. 

En début d’été 2025, la Commission européenne a réalisé une enquête flash appelée Eurobaromètre Flash, s'intéressant à la perception du public sur les défis urbains et les investissements dans les villes. Elle a interrogé un échantillon de 31 855 citoyens européens, répartis en trois catégories : grande ville, ville et banlieue, zone rurale, définies par leurs degrés d’urbanisation (DEGURBA), entre mars et avril 2025. C’est en tout une douzaine de questions (et 26 sous questions) qui ont été posées sur un ensemble de sujets allant des moyens de transports à la participation locale. Cependant, le plus marquant dans cet eurobaromètre ne réside peut-être pas dans les réponses et les chiffres en eux-mêmes, mais dans leur uniformité à travers toute l’UE.

Pour plus d’informations et de chiffres, retrouvez l’Eurobaromètre sur les défis urbains ici.

 

Logement : une inquiétude générale pour une crise planétaire

 

L’une des premières questions posées aux interrogés est de déterminer quels sont les défis urbains les plus urgents. En l’occurrence, la première inquiétude des Européens au global est l’absence de logements abordables, notamment dans les grandes villes, où 51% des interrogés ont qualifié le sujet de « problème urgent et immédiat », auxquels on peut ajouter 31% de citadins européens qui décrivent la situation comme « un problème à régler à l’avenir ». Cette perception s’étend à l’ensemble des pays de l’Union Européenne, puisque seuls 4 pays (Slovaquie, Finlande, Lituanie et Italie) ont un autre sujet en tant plus grande préoccupation. L’inquiétude est donc généralisée vis-à-vis d’un secteur qui n’arrive toujours pas à se remettre des différentes crises (subprimes, Covid, crise énergétique) et absorber une demande toujours croissante, et des prix qui par conséquent, n’ont fait qu’augmenter (+53,4% pour l’UE entre 2015 et 2024). 

 

Tableau des questions les plus urgentes pour les citoyens des villes, banlieues et des zones rurales par pourcentage de personnes considérant le problème comme immédiat et urgent. Manque de logement abordable : Grandes villes 51%, Villes et banlieues 37%, Zones rurales 28%. Le chômage ou le manque d'opportunité professionnelles : Grandes villes 33%, Villes et banlieues 29%, Zones rurles 36%. Le manque de service publics de qualité : Grandes villes 32%, Villes et banlieues 30%, Zones rurales 36%. La pauvreté ou le sans-abrisme : Grandes villes 32%, Villes et banlieues 20%, Zones rurales 18%.

© Flash Eurobarometer 561 - European Commission

 

Par conséquent, les Européens sont presque unanimement en faveur de mesures visant à améliorer l’accès au logement, que cela soit la rénovation énergétique de bâtiments existants (87%), la construction de nouveaux logements (81%) et ils sont même largement en faveur de mesures visant à contrôler la spéculation, notamment en régulant les locations courtes (type AirBnB) ou taxer les propriétés vacantes (71%). Le sujet du logement revient également en tête des préoccupations sur d’autres sujets puisque c’est le domaine le plus cité (38%) lorsqu’on demande aux Européens ce qui devrait être priorisé pour favoriser la cohésion sociale.  

 

Accès aux services publics : la préoccupation n°1 des campagnes 

 

Si le logement est en tête des préoccupations à peu près partout, l’accès à des services publics de qualité est également un sujet d’inquiétude particulièrement aigu. C’est notamment le cas dans les zones rurales, où il s’agit du problème le plus souvent qualifié d’urgent (36%), mais c’est aussi un problème important dans les grandes villes (32%) et les villes et banlieues (30%). C’est également le domaine que les interrogés classent comme ayant le plus besoin d’améliorations, avec 42%, ce qui se reflète dans la plupart des pays européens, puisque seuls 4 pays ont des préoccupations principales autres. 

Graphiques sur les services dans les villes qui ont le plus besoin d'être améliorés. Top 4 des réponses de l'UE. La qualité des services publics : 42%. La sûreté et la sécurité dans les lieux publics : 36%. La disponibilité d'options de transport public abordable et bien desservies : 29%. Le développement économique et les opportunités commerciales.

© Flash Eurobarometer 561 - European Commission

 

Mobilité : les transports en commun largement favorisés

 

En général, les Européens font la part belle aux transports en commun, qui sont en haut de la liste des mesures à prendre en priorité afin d’améliorer la mobilité. 51% des interrogés pensent que les investissements devraient prioriser la fréquence des transports en communs, suivi de près par l’amélioration des options de transports entre les différentes municipalités voisines, avec 42%. Le désir d’investissements liés aux moyens de transport personnels sont plus bas, que cela soit l’amélioration de la gestion du trafic (32%), la création de pistes cyclables (31%) ou encore la création de zones piétonnes (24%) ou sans voiture (16%). Là aussi, la tendance s’observe partout en Europe, excepté au Luxembourg, où les interrogés souhaitent prioriser l’amélioration du trafic routier, avec 46%. 

 

Un désir de participation locale insuffisamment satisfait

 

Dernier défi urbain, la participation locale. Il y a en Europe un réel désir de participation dans les décisions locales puisque 63% des interrogés répondent qu’ils aimeraient s’impliquer davantage dans les décisions qui concernent l’endroit où ils vivent. Là encore la tendance se confirme à l’échelle nationale puisque dans tous les états membres (à l’exception du Danemark, 24% et des Pays-Bas 46%) on retrouve une majorité d’interrogés qui affirment souhaiter participer d’avantage aux prises de décisions locales. Cependant, il y a à l’inverse une majorité (51%) d’Européens, notamment dans les grandes villes et villes et banlieues, qui pensent que les autorités locales n’impliquent pas assez les citoyens dans les prises de décisions. Cette tendance se retrouve là aussi à l’échelle des Etats Membres puisque la majorité penche de l’autre côté pour seulement trois pays (Bulgarie, Grèce et Malte). 

Par contre, cette volonté de participation citoyenne dans les décisions locales ne peut pas être réduite à une simple méconnaissance des recours mis à leur disposition pour participer. Au contraire, une majorité, (51%) d’Européens estiment bien connaître les leviers mis à leur disposition pour influer la prise de décision locale et seuls cinq pays tombent en dessous de la barre des 50% de la population au courant des recours possibles. Parmi ces mauvais élèves, la France, qui est le pays avec la population la moins au courant de ces moyens d’influence (42%), mais aussi l’une de celles dont la population participe le moins (50% de personnes n’ayant pas participé de quelques manière que ce soit à la prise de décision ces 5 dernières années) et ce, malgré le fait que 51% des Français aimeraient participer d’avantage. 

 

Quelles suites ?

 

Vous n'êtes pas seuls à être confrontés à tous ces défis urbains. Ces diverses crises sont globales et impactent aussi bien la ville de Saint-Brieuc que la ville de Preslav en Bulgarie. Si on peut regretter que ces crises soient aussi généralisées, cela offre malgré tout une opportunité de relever ces défis ensemble

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Submitted by on 15/10/2025
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Lauryn Pignarre

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